Journ 233 – 50e anniversaire de l’écrasement du Printemps de Prague Marta Kubisova, Modlitba pro Martu
On a beaucoup célébré, y compris avec la chanson du jour, le cinquantenaire des « événements » qui ont agité la France au mois de mai 68. Mais 1968 fut aussi l’année d’un autre choc. Après sept mois où le tchécoslovaques essayèrent de dessiner un « socialisme à visage humain », le grand frère russe décida de mettre un terme à ces velléités d’émancipation. Dans la nuit du 20 au 21 août, 6 000 chars soviétiques entrèrent à Prague – marquant brutalement la fin d’un rêve.
La désillusion est immense pour beaucoup, en particulier pour les nombreux artistes qui, comme Yves Montand, rompront alors avec le communisme.
L’événement a inspiré de très nombreuses chansons à l’Ouest. En France, Jean Ferrat, Adamo, Serge Lama (qui n’a certes jamais été très à droite) ou même Trust s’en feront l’écho. Outre Atlantique, c’est Joan Baez qui rappelle le courage de Natalia Gorbanevskaya.
Mais pour aujourd’hui, nous laissons la parole à une voix qui fut au coeur de ces événements. A l’époque de l’invasion soviétique, c’est une chanson, a priori sans grand rapport avec les faits, qui était diffusé en boucle à la radio tchécoslovaque : Modlitba pro Martu (prière pour Marta), de Marta Kubisova. La chanson est devenue, au fil du temps, le symbole de la résistance à la domination russe – au point de se voir interdite par le régime. Et vingt ans plus tard, lors de la chute du mur de Berlin et de l’effondrement du bloc soviétique, c’est la même Marta Kubisova qui est venue chanter cette même chanson, sur la place Venceslas, lors de la révolution de velours.