Jour 118 – Mort d’Alfie Evans Lynda Lemay, Pas de mot

La nuit dernière est mort Alfie Evans. Ce bébé anglais, qui allait avoir deux ans, était atteint d’une pathologie neurodégénérative rare, pour laquelle il n’existe pas de traitement connu. Les médecins avaient décidé l’arrêt des traitements, contre l’avis des parents, qui avaient multiplié en vain tous les recours.

Il n’y a pas de mot pour décrire la perte d’un enfant – au sens propre du terme. C’est ce que chantait Lynda Lemay : ce drame est si contraire au sens même de la vie que, contrairement à l’orphelin ou au veuf, il n’y a pas de mot pour ceux qui ont perdu leur enfant.

« Quand on sauve un enfant, on s’appelle héros
Mais quand on en perd un, y a pas de mot. » 

Cette mort est encore plus accablante que rien n’enlèvera jamais aux parents la conviction que tout n’ a pas été tenté pour sauver leur enfant. Si les médecins anglais avaient fini par reconnaître leur impuissance, un hôpital italien s’était déclaré prêt à accueillir le bébé pour continuer les soins. Le gouvernement italien avait même accepté d’accorder la nationalité italienne au bébé pour faciliter le transfert – et le refus de la justice anglaise d’autoriser ce transfert est peut-être le plus scandaleux.