Jour 120 – Scandale Windrush au Royaume Uni Lord Kitchener, London is the place for me

Amber Rudd, ministre de l’Intérieur britannique, a donc fini par démissionner à cause du scandale Windrush. L’Empire Windrush, c’était le premier navire qui a permis, avec d’autres, à 550 000 Caribéens de rejoindre la Grande-Bretagne à partir 1948 pour reconstruire le pays après-guerre.

Le scandale est double, en fait. Tout d’abord, la situation aberrante dans laquelle se sont retrouvés ces citoyens menacés d’expulsion. Ayant obtenu depuis 1971 le droit de rester indéfiniment sur le territoire britannique, mais n’ayant pas de papiers car la carte d’identité n’est pas obligatoire au Royaume-Uni, beaucoup se retrouvent frappés par « l’environnement hostile » décrété par Theresa May contre les immigrés clandestins.
Ensuite le mensonge de Mme Rudd, qui a nié devant le Parlement l’existence de quotas d’immigrés à expulser fixé par le ministère – pourtant révélés par la presse.

On peut y ajouter un troisième scandale : le fait que le gouvernement anglais oblige les employeurs, médecins ou propriétaires à dénoncer les immigrés illégaux, sous peine d’amende. Qu’un État encourage la délation contre des personnes ne rappelle rien de bon.

En 1948 pourtant, le Royaume-Uni était ravi d’accueillir ces bras pour relancer une économie affaiblie par la guerre. C’est sur les quais de Londres, à l’arrivée de l’Empire Windrush, que Lord Kitchener chanta les premiers couplets de London is the place for me, qu’il enregistra quelques années plus tard. Une chanson qui vantait l’accueil londonien – qui semble désormais bien lointain.